https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2542451318302311
K. Claeys-Dez
La dramathérapie est une approche nouvelle de la personne qui se développe de plus en plus en France sous l’influence des courants anglo-saxons. Il s’agit avant tout d’utiliser les outils du théâtre dans un but thérapeutique, de pratique de l’art thérapie par le théâtre.
Depuis la Grèce Antique, on prête au théâtre des vertus sinon thérapeutiques, au moins utilitaires, qu’il s’agisse de catharsis (purgation des émotions), ou de repousser les maladies comme chez les Romains. Il faut entendre le mot dramathérapie non comme la thérapie par le drame (histoire tragique ou comique) mais comme la thérapie par l’action (qui vient du grec δρᾶμα: drama).
C’est une méthode où les participants sont moteurs de la thérapie ; ils agissent, jouent, improvisent, devenant ainsi acteurs du processus. En utilisant le détour par la fiction, la dramathérapie ouvre un espace où tout peut se passer puisque que, comme un enfant qui joue à « faire semblant », comme un comédien qui utilise le « comme si » on sera dans le « mine de rien », dans un endroit de possibilités et d’essais. On ne se confronte pas directement avec ce qui pose problème, mais on est dans le détournement : on joue des personnages, on invente des histoires, on refait le monde…
On retrouve d’ailleurs la dramathérapie dans différents domaines : l’éducation (apprendre en jouant), les psychothérapies (se découvrir, découvrir les autres…), la réinsertion sociale (interroger son lien aux autres), la rééducation physique (mobilisation de compétence à travers le jeu de rôle). C’est une méthode simple et adaptable à toutes les problématiques qui peuvent se rencontrer dans les maladies chroniques. Elle peut être un outil d’éducation thérapeutique, de valorisation de compétences du patient, d’exploration des émotions et ressentis…. C’est un outil transversal et protéiforme qui peut trouver sa place dans tout type de prise en charge.